Michel le Net, président d’honneur du Cercle d’éthique des affaires, s’exprimant ici à titre personnel, nous dévoile les enjeux d’une recherche d’une plus grande équité dans la rémunération du travail.
Que signifie ce concept du salaire maximum ?
- Cette notion renvoie à la relation entre le travail effectué et la rémunération. Il y a une trentaine d’années, on estimait que la bonne proportion entre la moyenne des rémunérations dans une entreprise et le salaire le plus élevé devait s’établir dans un rapport de 1 à 20. Ces dernières années, ce rapport est passé de 1 à 200, voire beaucoup plus dans certains cas.
Dans toutes les sphères de pensée, dans la presse, mais aussi dans l’opinion publique, il apparaît de plus en plus que le système des rémunérations s’est débridé et que la gouvernance des grandes entreprises s’est éloignée des nécessaires considérations sociales. C’est ainsi que la notion de salaire maximum prend corps pour envisager des limites à cette dérive.
Comme faudrait-il selon vous procéder pour inverser la tendance ?
- Il faudrait arriver à ce que d’elles-mêmes, les entreprises décident de ne pas dépasser telles rémunérations maximales pour leurs plus hauts dirigeants. Il conviendrait que cette démarche soit menée internationalement. Pour « aider » l’application d’une telle résolution, l’État devra l’appuyer. On peut imaginer que l’impôt sur le revenu concourt à cette équité, par une augmentation des tranches d’imposition pour les hauts salaires de plus de 200 000 €, et les très hauts salaires de plus de 2 millions d’euros. Des dispositifs déclaratifs comme l’ISF, avec des procédures de contrôle et des sanctions, ne sont pas sans élégance et efficacité… Tout ceci peut être mis en œuvre. II manque aujourd’hui la volonté de le faire.
Vous croyez sincèrement que les grandes entreprises vont limiter d’elles-mêmes les revenus de leurs dirigeants ?
- Il est assuré qu’une telle harmonisation des rémunérations est déjà programmée, au moins dans les esprits. Mais pour quand et comment, on ne peut encore l’assurer. Notons que les titulaires de très hauts revenus, pour la plupart en fonction dans la finance, sont pour beaucoup à l’origine des crises de cette nature que l’on a connues. Aujourd’hui, suivant les mêmes causes et les mêmes effets, on s’attend à la prochaine... Mais sans doute, les précédents dégâts n’ont-ils pas été suffisants pour que les autorités politiques prennent les mesures à la dimension du défi ?
Il est vrai que d’autres mesures, toutes aussi contraires au « bien public », n’ont pas encore été corrigées. Ainsi, le cumul des mandats demeure l’un des plus graves scandales de notre République, que de simples dispositions devraient corriger. Mais peut-être, sur ce point comme sur d’autres, faudra-t-il attendre à nouveau une quelconque et prochaine « révolution » pour que le droit et le bon sens prévalent sur l’égoïsme et le manque de courage des élus !
Yves Rivoal
- Cette notion renvoie à la relation entre le travail effectué et la rémunération. Il y a une trentaine d’années, on estimait que la bonne proportion entre la moyenne des rémunérations dans une entreprise et le salaire le plus élevé devait s’établir dans un rapport de 1 à 20. Ces dernières années, ce rapport est passé de 1 à 200, voire beaucoup plus dans certains cas.
Dans toutes les sphères de pensée, dans la presse, mais aussi dans l’opinion publique, il apparaît de plus en plus que le système des rémunérations s’est débridé et que la gouvernance des grandes entreprises s’est éloignée des nécessaires considérations sociales. C’est ainsi que la notion de salaire maximum prend corps pour envisager des limites à cette dérive.
Comme faudrait-il selon vous procéder pour inverser la tendance ?
- Il faudrait arriver à ce que d’elles-mêmes, les entreprises décident de ne pas dépasser telles rémunérations maximales pour leurs plus hauts dirigeants. Il conviendrait que cette démarche soit menée internationalement. Pour « aider » l’application d’une telle résolution, l’État devra l’appuyer. On peut imaginer que l’impôt sur le revenu concourt à cette équité, par une augmentation des tranches d’imposition pour les hauts salaires de plus de 200 000 €, et les très hauts salaires de plus de 2 millions d’euros. Des dispositifs déclaratifs comme l’ISF, avec des procédures de contrôle et des sanctions, ne sont pas sans élégance et efficacité… Tout ceci peut être mis en œuvre. II manque aujourd’hui la volonté de le faire.
Vous croyez sincèrement que les grandes entreprises vont limiter d’elles-mêmes les revenus de leurs dirigeants ?
- Il est assuré qu’une telle harmonisation des rémunérations est déjà programmée, au moins dans les esprits. Mais pour quand et comment, on ne peut encore l’assurer. Notons que les titulaires de très hauts revenus, pour la plupart en fonction dans la finance, sont pour beaucoup à l’origine des crises de cette nature que l’on a connues. Aujourd’hui, suivant les mêmes causes et les mêmes effets, on s’attend à la prochaine... Mais sans doute, les précédents dégâts n’ont-ils pas été suffisants pour que les autorités politiques prennent les mesures à la dimension du défi ?
Il est vrai que d’autres mesures, toutes aussi contraires au « bien public », n’ont pas encore été corrigées. Ainsi, le cumul des mandats demeure l’un des plus graves scandales de notre République, que de simples dispositions devraient corriger. Mais peut-être, sur ce point comme sur d’autres, faudra-t-il attendre à nouveau une quelconque et prochaine « révolution » pour que le droit et le bon sens prévalent sur l’égoïsme et le manque de courage des élus !
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